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Faux, répond Pierre-Jean Lancry, le directeur de l'ARS, pour qui la [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] "fragilité du service" est incompatible avec le niveau de sécurité exigé. Explication qui froisse le maire, , également président du conseil de surveillance de l'h?pital : "Quand on vous dit qu'il y a un "problème d'organisation", c'est très clairement qu'on ne veut pas vous . Des "problèmes d'organisation", il y en a dans [url=http://www.jordanpascherofficiele.com]air jordan pas cher[/url] toutes les ! Nous avons été abandonnés, oui !" Une sage-femme, Camille Marty, résume bien le sentiment général du personnel : "Nous aurions pu qu'on ferme la maternité pour des raisons économiques. Au lieu de cela, on nous explique qu'on travaille mal. C'est insupportable." Ou impitoyable, comme dans Dallas.
Comprenant la précarité de la situation, le médecin (qui n'a pas souhaité au Monde) a semble-t-il décidé de monter les enchères, lui aussi. Il présente pas moins de treize revendications pour à Vire : chef de service, se payer des arriérés de gardes, empêcher le docteur Labbé, avec qui il entretient des relations orageuses, de à la maternité (ce dernier a été recontacté en ce sens)... Le docteur réclame également une prime de 10 000 euros, dite de "poste prioritaire", théoriquement destinée à un jeune médecin qui s'installerait pour cinq ans. L'ARS "compose" avec le règlement et dit oui à cette demande, comme aux autres.
PREMIERS NUAGES
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Intégré à un petit h?pital de province, le service de gynécologie obstétrique de Vire est typique de ces mini-unités de proximité ne parvenant plus à de praticiens. Sur fond de pénurie, querelles et tensions peuvent y des proportions démesurées. C'est le cas de la maternité Abraham-Drucker (le père de ), thé?tre permanent depuis deux ans de chantages, de guerres d'ego, de haines recuites... Et de prises de risques inconsidérées, selon l'Agence régionale de santé (ARS) de Basse-Normandie. "Ici, c'est Dallas, ose un médecin de l'h?pital. Dallas dans le Bocage !"
Ce dernier ne restera qu'un peu plus d'un an. L'ambiance est en effet électrique dans l'ensemble de l'h?pital depuis qu'un nouveau directeur, , a pris ses fonctions. Mandaté pour rétablir l'équilibre financier de l'établissement, il veut notamment de l'ordre dans le système de rémunération des gardes. Le conflit s'envenime. Le docteur Labbé dépose plainte pour harcèlement moral et démissionne pour la clinique privée de [url=http://www.jeremyparendt.com/jimmy-choo.php]jimmy choo paris[/url] la ville.
Alors que seuls les accouchements d'urgence sont autorisés, un troisième événement indésirable a lieu en salle de travail le 21 janvier, à la suite d'une nouvelle hémorragie de la délivrance. Là encore, la mère et le bébé se portent bien, mais l'expertise relève "un manque d'anticipation quant à l'évolution potentielle des événements, (...) qui auraient pu s'avérer dramatiques". La gynécologue récemment embauchée, de garde ce jour-là, et le docteur Abou Kassem n'auraient pas communiqué entre eux sur le dossier de la patiente. "Au premier pépin, ils ne veulent pas coopérer !", tempête , le directeur de l'ARS.
Trente-six candidatures arrivent à la maternité. Tel médecin, interdit d'exercice pour homicide involontaire, est immédiatement recalé. Tel autre, ne sachant pas la technique élémentaire des ventouses obstétricales, ne restera que deux semaines. Un autre signera son contrat à 21 heures, avant de le dénoncer à 23 heures sans explication. Plusieurs candidats, enfin, réclameront des salaires indus, jusqu'à 10 800 euros net pour des temps partiels, alors qu'un gynécologue en fin de carrière émarge à 7 [url=http://www.600kz.com/read.php?tid=328]woolrich outlet Le gouvernement veut casser les stéréotypes sexués à léco[/url] 000 euros mensuels dans le service public.
Trois jours plus tard, la décision de la commission chargée de les autorisations est sans appel : par 20 voix contre 8, la maternité de Vire perd son agrément. L'établissement sera transformé en périnatal de proximité, où les futures mamans pourront accéder à plusieurs (consultations, préparation à la naissance et à l'allaitement...), avant d' accoucher à Flers (30 km) ou à Saint-L?, dans la Manche (38 km). Le personnel (26 personnes) est maintenu en place, mais un fort sentiment de g?chis se diffuse dans l'établissement. Pris à partie par des usagers et des confrères, le docteur Abou Kassem part pour de bon en se mettant en disponibilité. Le [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] directeur, Pierre Tsuji est, lui, muté au CHU de Caen, ce que les opposants à la fermeture voient comme une "promotion".
Entretemps, en avril 2011, un bébé prématuré meurt après un transfert au CHU de Caen. L' conclut à une "faute grave". Un gynécologue et un pédiatre intérimaires étaient de garde. Ils sont licenciés. Si tranquille jusque-là, la petite maternité de Vire voit s' les premiers nuages au-dessus d'elle... Débarque alors un autre chef de service, le docteur Farid Madrane. Las. Quatre mois plus tard, en avril 2012, celui-ci ne parvient pas à une hémorragie de la délivrance sur une parturiente. Appelé en renfort, le docteur Labbé sauve la situation. L'enquête indiquera que la mère et l'enfant auraient pu en .
Une deuxième enquête - officieuse, celle-ci - révélera plus tard que le docteur Madrane était sous le coup [url=http://cwaweb.bai.ne.jp/~yassy/cgi-bin/aska/aska.cgi]hollister Several User Profil[/url] d'une suspension d'un an du conseil de l'ordre de pour ne pas [url=http://www.lcdmo.com/hollister.php]hollister pas cher[/url] décelé une anomalie sur une échographie, quand il travaillait dans le Finistère. Le praticien avait fait appel, mais celui-ci étant suspensif, sa sanction avait échappé à l'h?pital de Vire : "Il n'y avait aucun moyen d' connaissance de sa sanction, explique le directeur, Pierre Tsuji. Au moment de son embauche, nous lui avions demandé s'il avait des antécédents. Il avait répondu que non."
au groupe hospitalier de Port-Royal à Paris, une semaine plus tard. Une maternité qui ferme ? D'autres ont fermé avant. D'autres fermeront après. La belle affaire... Une "sacrée" affaire, en fait.
"ESPRIT DE M?DIATION"
Regroupés au sein du collectif "Touche pas [url=http://www.fayatindia.com/giuseppe-zanotti.html]giuseppe zanotti[/url] à ma santé, à mon hosto", ceux-ci sont persuadés que l'administration a "tout fait" délibérément depuis deux ans pour l'établissement de la carte, allant jusqu'à "instrumentaliser" les incidents indésirables qui s'y sont déroulés. Une théorie que n'est pas loin de le député Alain Tourret : "Il y a, dès le départ, une volonté de l'ARS, mais aussi de la direction générale de la santé, de Vire. Le but est d' les patientes à Flers, où la maternité ne réalise que 1 000 naissances par an, alors que sa capacité est de 1 400. Comme il y a 500 naissances à Vire, le compte est bon."
Le temps presse. Une praticienne expérimentée de Caen est finalement recrutée. Sollicitée depuis Mayotte, où elle est installée, une gynécologue normande se fait son billet d'avion, mais décline la proposition une fois sur place. Un retraité accepte, lui, de du service, mais seulement à mi-temps et sans de gardes. On intègre sa candidature au dossier. Lequel - miracle ! - obtient les faveurs du directeur de l'ARS à condition que soit mise en place une organisation "huilée" [url=http://www.shewyne.com/moncleroutlet.html]moncler sito ufficiale[/url] avec les s du département pour la gestion des remplacements. L'affaire est en bonne voie, le député Alain Tourret (PRG) annonce même que la maternité est sauvée quand... patatras !, fidèle parmi les [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] fidèles, le docteur Abou Kassem fait qu'il veut l'établissement, à l'approche de la date-butoir.
Le spécialiste décide finalement de , [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/‎]abercrombie pas cher[/url] sous la pression amicale de plusieurs "visiteurs du soir" qui vont se succéder à son domicile : le maire de Vire, Jean-Yves Cousin (), le député Alain Tourret, le général Sabater (PRG)... Jusqu'au sous-préfet , qui s'invitera dans un "esprit de médiation". Les discussions durent des heures à chaque fois. Abdelfattah Abou Kassem renonce finalement à ce que d'aucuns décrivent comme [url=http://www.jeremyparendt.com/Barbour-Paris.php]barbour pas cher soldes[/url] un "chantage". Plus aucun obstacle ne peut empêcher la levée de la suspension de la maternité. Erreur.
Avant 2010, cette maternité de capacité modeste - 500 naissances par an - n'avait jamais posé de problème. Mais, en janvier de cette année-ci, le docteur - en place depuis une vingtaine d'années - annonce sa démission, épuisé par le travail. La maternité fonctionnait jusque-là avec deux gynécologues à plein temps, au lieu de trois, et avec des intérimaires venant les trous du tableau de gardes. Le service ne repose plus, alors, que sur un autre "pilier", un praticien d'origine palestinienne bien connu en ville, le docteur Kassem, en poste depuis [url=http://www.cqrsj.cn/guestbook.asp]woolrich s[/url] 2001. Pour l'épauler arrive le docteur é, en provenance de la ville voisine de Flers (Orne).
C'en est trop pour l'ARS, qui, début juillet, suspend les accouchements pour "raisons de sécurité". La maternité de Vire a six mois pour une équipe de trois gynécologues qui fassent l'affaire. Pas simple pour un établissement situé au nord de la Loire. Le marché est tellement indigent qu'il ouvre la porte à toute une catégorie de médecins sans scrupules appelés "mercenaires" dans le milieu médical. Peu expérimentés, ils sont pour la plupart étrangers et ont fait - ou pas - leurs dipl?mes en France.
Sauf une : le des gardes dans d'autres maternités (Laval, Le Mans, Lisieux), comme il le fait depuis des années pendant ses jours de congé, à l'encontre des règles en vigueur pour les praticiens hospitaliers à plein temps. L'ARS ne [url=http://www.teatrodeoro.com/hollisterde.php]hollister[/url] pouvait pas suite à cette requête : la dénonciation des multiactivités rémunératrices du docteur Abou Kassem figure noir sur blanc dans une enquête de l'Inspection générale des affaires sociales réalisée en septembre 2012, après le suicide d'un médecin de l'h?pital.