hjghermf |
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Location: England |
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L'une des séquences les plus frappantes montre un gar?on, [link widoczny dla zalogowanych] plut?t beau gosse, assis sur un talus qui domine Nanterre. Il s'exprime dans une syntaxe impeccable et raconte ses débuts professionnels : avec son CAP de tourneur, il a été embauché comme ouvrier professionnel, déclenchant la jalousie d'un manoeuvre. Son collègue était fran?ais, le jeune homme était algérien : "J'ai failli raciste ," dit-il à la caméra, avant de son arrestation et son passage à par la fran?aise.
Avant le grand débarbouillage
, cinéaste, et , chef opérateur, entament une circumnavigation de Paris, équipés d'un nouvel instrument de navigation cinématographique : une caméra et un appareil d'enregistrement sonore capables de images et sons synchrones. Des documentaristes américains s'en sont [link widoczny dla zalogowanych] déjà servis, mais en France seuls Jean Rouch et Edgar Morin l'ont expérimenté, à l'été 1960, pour le tournage de Chronique d'un été.
La qualité de la parole exprimée tout [link widoczny dla zalogowanych] au long du film tient, pour Pierre Lhomme, à la méthode de Marker : "Avant le tournage, nous avons d'abord parlé de la manière de ne pas être agressif, de ne pas les gens avec une caméra et un micro, qu'ils comprennent vite qu'on n'est pas là pour les piéger", se souvient-il. Le matin, l'équipe partait avec au programme [link widoczny dla zalogowanych] un entretien, ce qui laissait bien de la place à l'improvisation.
En route pour la , Marker a aper?u en contrebas du pont de Neuilly un couple d'amoureux. Avant que Pierre Lhomme commence à , Marker a engagé la conversation, qui dure, passe du camping à l'amour éternel. Comme le fait le directeur de la photographie, les tourtereaux auraient pu pour "complètement nunuches", mais, par la gr?ce de la durée, ils arracheraient des larmes. La méthode est simple : "Il n'y a [link widoczny dla zalogowanych] pas de tricotage."
Comme [link widoczny dla zalogowanych] la plupart des intervenants du Joli Mai, le tourneur algérien reste anonyme. Selon Pierre Lhomme, il existait une liste des noms de tous ces témoins. Elle a été perdue, tout comme les dizaines d'heures de rushs accumulées tout au long du mois de mai 1962. Le chef opérateur se souvient que ce gar?on était un responsable des jeunesses FLN qu'on avait mis en contact [link widoczny dla zalogowanych] avec Chris Marker, que sa discrétion légendaire n'empêchait [link widoczny dla zalogowanych] pas d'être au d'un réseau extraordinairement dense et divers.
Reste donc le seul film qui montre une ville (et comme on est en France jacobine, un pays) au bord de la prospérité, plein d'égo?smes et d'espoirs. On entrevoit l'inévitable (le triomphe de la , la défaite du partage) et ce qui aurait pu être (une autre fa?on de la ville, à travers une conversation entre architectes). On voit surtout une manière infiniment respectueuse et exigeante de l'autre.
A Cannes, Pierre Lhomme est venu présenter le film, qu'il a légèrement remonté, d'abord en compagnie de Chris [link widoczny dla zalogowanych] Marker, puis seul, après la mort de ce dernier, le 29 juillet 2012. Jeune chef opérateur en 1962, il est devenu le coréalisateur du film au moment où Marker en a [link widoczny dla zalogowanych] découvert un premier montage. Lhomme a fa?onné la forme de ces longs plans, et Marker a [link widoczny dla zalogowanych] estimé que le cameraman était aussi l'auteur du Joli Mai.
?Documentaire fran?ais de Chris Marker et Pierre Lhomme, 1962 (2 h 16).
"Il n'y a pas de tricotage"
Le film est pourtant fait de matériaux très humbles, des plans de Paris et de sa proche banlieue, de longues conversations avec quelques-uns des habitants de cet espace à la fois familier [link widoczny dla zalogowanych] et méconnaissable – un tailleur de la rue Mouffetard, une mère de qui habite avec ses huit enfants ("et la petite qu'on a adoptée") dans un taudis d'Aubervilliers, deux futurologues qui sont convaincus que trente heures par semaine c'est beaucoup trop... La force des images de ce Paris [link widoczny dla zalogowanych] gris et sombre (c'était avant le grand débarbouillage), ces visages épanouis par le bonheur de l'expression font que [link widoczny dla zalogowanych] ce mai n'est pas seulement joli, il est beau.
France jacobine
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De leur balade parisienne, Chris Marker, Pierre Lhomme et deux enquêteurs ont rapportémené Le , qui est ressorti en salles le 29 mai après été projeté au . Le Joli Mai est à la fois le véhicule d'un temporel qui fait du spectateur de 2013 un citoyen de l'an 1962, et une oeuvre intellectuelle d'une acuité saisissante : rien de plus passionnant que de réfléchir à aujourd'hui à la lumière de ce passé-là. |
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